Publié le 5 juil. 2022
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Etude présentée aux 7èmes Jrfp
L'essentiel
Le bar européen, Dicentrarchus labrax, est l’une des espèces marines la plus produite en Europe. Les premiers stades larvaires sont particulièrement fragiles et généralement associés à des taux de survie relativement faibles. Cette espèce peut également être touchée par de multiples pathogènes viraux ou bactériens au cours de son cycle de production, infections favorisées par des densités élevées et par une phase de rossissement en milieu marin ouvert. Dans cette étude, nous avons étudié le potentiel protecteur de différentes souches bactériennes issus d’organismes aquatiques sessiles et appartenant au genre Pseudoalteromonas, vis-à-vis de la bactérie Vibrio harveyi, pathogène majeur du bar européen. Des individus juvéniles au statut sanitaire contrôlé (200 par condition) ont été immergés durant 4 heures dans un volume d’eau de mer hyperoxygénée avec différentes concentrations de nos candidats probiotiques. Cette opération a été renouvelée 2 fois par mois sur une durée de 2 mois (phase d’imprégnation). Quatre conditions ont été comparées : Abc) une mixture de 2 souches de Pseudoalteromonas aux propriétés antibactériennes ; Adf) une souche de Pseudoalteromonas antibiofilm ; Noe) une souche de Pseudoalteromonas ne présentant pas d’effets antibactérien ou antibiofilm et enfin une condition contrôle sans probiotique (C). Au terme de cette phase d’imprégnation, les bars ont été injectés par voie intra-péritonéale avec 100 uL d’une suspension de Vibrio harveyi à 4.6x108 UFC/ml. Les mortalités ont été recensées quotidiennement durant les 15 jours post-infection et des analyses de paramètres immunologiques ont également été réalisées durant les phases d’imprégnation et d’infection. Les souches aux propriétés antibactériennes (Abc) et antibiofilms (Adf) ont été détectées par PCR quantitative dans les branchies et le mucus chez les animaux exposés au terme des 4h d’immersion, mais ne semblent pas persister dans le temps. Aucune différence significative n’a été relevée suite à l’analyse des formulations et mortalités leucocytaires et des taux de phagocytose entre les conditions testées. Le taux de survie observé entre la condition C infecté et la condition Adf a été similaire (37% et 31,3% respectivement) alors que les conditions Noe et Abc ont présenté des taux de survie de 48.6% et 61.5% soit 10% et 25% plus élevés que la condition C infecté, respectivement. Ces premiers résultats mettent en évidence un potentiel protecteur particulièrement intéressant de bactéries naturellement présentes dans des organismes marins du genre Pseudoalteromonas ; bactéries qui présentent l’avantage d’être plus adaptées aux poissons que les probiotiques issus de mammifères terrestres. Des analyses complémentaires ont été réalisées pour caractériser les molécules actives produites par ces souches d'intérêt et des travaux sont en cours pour approfondir les effets potentiels sur le système immunitaire et améliorer leur formulation afin de pouvoir envisager des tests à plus grande échelle