Publié le 9 mars 2022
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Etude présentée aux 14èmes JRA-JRFG
L'essentiel
L’histomonose est une maladie infectieuse réémergente au sein de l’Union Européenne depuis l’interdiction progressive des molécules permettant de la prévenir ou de la traiter de manière efficace telles que le dimetridazole. L’histomonose peut toucher plusieurs espèces aviaires mais les dindes y sont particulièrement sensibles. En élevage de dindes, l’histomonose se manifeste en premier lieu par la présence de lésions hépatiques et caecales qui peuvent être associées à une forte mortalité, ce qui en fait un enjeu économique majeur. L’agent pathogène de l’histomonose est Histomonas meleagridis, un protozoaire parasite obligatoire des oiseaux galliformes. L’objectif de cette étude était de comparer, en conditions in vitro, l’effet d’un mélange de phytomolécules (cinnamaldéhyde, terpènes d’orange, thymol, eugénol, carvacrol, oléorésine de capsicum) utilisé seul ou avec un ajout d’acides organiques à celui de l’huile d’origan sur la croissance d’H. meleagridis. Des prélèvements de 105 cellules d’H. meleagridis issus d’une culture monoxénique réalisée en présence d’E. coli ont été incubés dans des microtubes à 40°C pendant l’étude. Le contrôle positif a été réalisé en présence de dimetridazole (DZ) à une concentration finale de 400 µg/ml tandis que le contrôle négatif (CN) contenait uniquement le milieu de culture. Le mélange de phytomolécules ajouté seul (PM) ou en combinaison avec des acides organiques (PM+AO), ainsi que l’huile d’origan (HO) ont été ajoutés à une concentration finale de 0,2%. Pour chaque condition expérimentale, des comptages cellulaires ont été réalisés après 24h, 48h et 72h d’incubation. Les différences significatives ont été analysées avec le test de Kruskal Wallis (seuil P=0,05). Les meilleurs résultats ont été obtenus en présence du dimetridazole et en présence des mélanges d’actifs PM et PM+AO. Ces traitements ont permis d’inhiber la croissance d’H. meleagridis (P<0,05). L’huile d’origan n’a pas eu d’effet inhibiteur et a uniquement permis une réduction numérique de la croissance du protozoaire. Ces résultats suggèrent que les phytomolécules pourraient contribuer aux stratégies de lutte contre l’histomonose. Des études complémentaires sont nécessaires afin d’évaluer l’effet in vivo de ces ingrédients.