Publié le 9 mars 2022
Etude présentée aux 14èmes JRA-JRFG

L'essentiel

Le virus de la maladie de Marek reste une préoccupation majeure en élevage de poulet dans le monde. Contrairement aux formes classiques de la maladie (paralysie des pattes, tumeurs viscérales et cutanées), la forme encéphalitique est peu étudiée malgré des descriptions fréquentes en France ces dernières années. Cette étude a pour objectif d’en décrire l’expression clinique et lésionnelle. Les cas sélectionnés ont été enregistrés comme des cas cliniques de maladie de Marek dans la base de données des cabinets vétérinaires aviaires du Réseau Cristal en Pays de la Loire entre 2016 et 2020. Sur les 40 signalements enregistrés, 13 correspondaient à une forme encéphalitique, révélant la fréquence de cette forme particulière. Les cas cliniques étaient surtout décrits sur des poulets à croissance intermédiaire (10/13), non vaccinés contre la maladie de Marek, en fin de lot (principalement entre 6 et 8 semaines d’âge), avec présence dans certains cas d’une augmentation significative de la mortalité. Les signes cliniques nerveux observés (paralysie du cou, tics nerveux et torticolis) étaient associés à des lésions histologiques similaires dans tous les lots concernés, à savoir une infiltration légère à sévère de cellules lymphoïdes dans l’encéphale sous forme de manchons périvasculaires. Par ailleurs, des infiltrations lymphoïdes similaires étaient également fréquemment observées, moins sévères, au niveau des nerfs périphériques et des organes viscéraux, en l’absence d’hypertrophie macroscopique des nerfs ou de tumeur viscérale. Une analyse par immunohistochimie a permis de montrer qu’il s’agit essentiellement de lymphocytes T et de mieux évaluer l’intensité et l’extension des infiltrats. Il apparait donc que la maladie de Marek est toujours une maladie courante en France, et que les formes encéphalitiques, précisées dans cet article, doivent être prises en compte. Elles affectent des poulets dès six semaines d’âge et peuvent avoir un impact significatif sur la santé des animaux atteints. La sensibilisation des vétérinaires avicoles est nécessaire pour mieux détecter cette forme atypique de la maladie de Marek et ainsi évaluer son impact sur la santé et les performances des poulets de chair.