Publié le 21 mars 2024

Téléchargements

Télécharger l'article
Etude présentée aux 15èmes JRA-JRFG 2024

L'essentiel

Les infections à Enterococcus cecorum (E. cecorum) représentent une pathologie majeure à l’échelle mondiale chez le poulet de chair à croissance rapide (PCCR). Une étude a été menée sur 25 souches isolées à partir de 18 élevages en Bretagne entre avril et juin 2023 : 19 sont isolées de lésions caractéristiques d’E. cecorum sur des PCCR et 6 en contexte d’infection colibacillaire sans signe(s) clinique(s) spécifique(s) d’E. cecorum. Parmi ces 6 souches, 3 sont de reproducteurs à croissance rapide (RCR), 1 de poule pondeuse (PP), 1 de PCCR à J4 (PO) et 1 de reproducteurs à croissance lente (RCL). Matériels et méthodes : L’objectif est de comparer les profils moléculaires des 25 souches par spectrométrie de masse MALDI-TOF. La recherche de corrélation avec le profil de résistance aux antibiotiques et des critères zootechniques incluant le caractère récidivant est également effectuée. Résultats : L’analyse des spectres moléculaires, sur la base de 21 biomarqueurs spécifiques d’E. cecorum, met en évidence un groupe de 21 souches (coefficient de similarité >85%). Il correspond aux 19 souches cliniques isolées de PCCR et aux souches isolées de PP et RCL sans signe clinique spécifique. Les 4 souches indépendantes (<85 % de similarité avec le groupe principal) sont issues de PO et RCR sans signe(s) clinique(s) spécifique(s) d’E. cecorum. Cinq souches sont isolées d’élevage de PCCR présentant une récidive d’infection à E. cecorum après traitement antibiotique (amoxicilline). 4/5 présentent un profil moléculaire identique aux souches isolées lors de la primo-infection ; les profils d’antibiorésistance restent inchangés. Conclusion : Cette étude préliminaire met en évidence la diversité moléculaire d’E. cecorum. Les isolats PO et RCR semblent diverger du groupe des souches de PCCR. Deux hypothèses sont émises pour expliquer cette divergence : le stade physiologique ou les conditions d’isolement de la souche (co-infection). Par ailleurs, l’hypothèse de l'existence de souches persistantes après antibiothérapie est également étudiée.