Publié le 1 mars 2019

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Etude présentée aux 13èmes JRA-JRFG

L'essentiel

De novembre 2015 à juillet 2017, deux épisodes successifs d’infections à virus influenza aviaires (IA) H5 hautement pathogènes (HP) ont touché les élevages de volailles en France, et tout particulièrement la production de palmipèdes gras dans le Sud-Ouest. En 2015-2016, 81 foyers ont concerné exclusivement les élevages de volailles (majoritairement des palmipèdes sans symptômes déclarés). Alors qu’en 2016-2017, les foyers détectés ont touché à la fois les volailles (486 cas) et l’avifaune (55 cas), et la proportion de détections dans le cadre de la surveillance événementielle en élevage était plus élevée que lors de l’épisode précédent. Un modèle expérimental d’infection chez le canard mulard conventionnel de 6 à 7 semaines a été établi pour une souche H5N1 HP isolée en 2015 et une souche H5N8 HP de 2016. Cette étude a permis de caractériser et de comparer la réceptivité et la sensibilité du canard mulard vis-à-vis de ces souches récentes, ainsi que la dynamique d’infection du virus et son tropisme. L’infection expérimentale par le virus H5N1 HP n’a engendré ni signes cliniques majeurs ni mortalité liée au virus, et le profil d’excrétion a présenté un tropisme intestinal similaire à celui observé pour des virus IA faiblement pathogènes. Sur ces deux points, le virus H5N8 HP avait des caractéristiques différentes du virus précédent : les signes cliniques étaient plus marqués (avec l’apparition notamment de signes nerveux) et la mortalité était présente (2 canards sur 12). Le tropisme respiratoire marqué de l’infection était également caractéristique des virus H5 HP de lignée A/goose/Guandong/1/1996. Ces caractéristiques expérimentales sont corrélables aux observations épidémio-cliniques sur le terrain, et vont permettre une étude des marqueurs génétiques associés à ces phénotypes différents.