Publié le 1 mars 2017

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L'essentiel

Depuis plusieurs décennies, de nombreux virus (réo-, adéno-, picorna-, corona-, astrovirus, etc.) ont été associés à des cas de « poult enteritis complex » (PEC), principalement dans des infections mixtes. Bien connu aux Etats-Unis depuis les années 1970 en tant qu'agent de la maladie de la crête bleue ou « bluecomb », le coronavirus de la dinde n’a par contre pas été détecté en Europe avant 2001. En 2008, un coronavirus (Fr-TCoV 080385d) a été isolé à partir de dindonneaux présentant des signes cliniques compatibles avec PEC. Dans des études publiées en 2011 et plus récemment en 2016, l'analyse de la séquence de génome entier de ce virus a démontré l’existence de recombinaisons complexes entre la souche française, les souches américaines, un coronavirus européen isolé sur la pintade et des souches du virus de la bronchite infectieuse. L’étude présentée vise à déterminer les propriétés de transmission du Fr-TCoV en évaluant sa dose minimale infectieuse chez le dindonneau EOPS et sa vitesse de reproduction (R0) en conditions expérimentales. Les résultats ont révélé i) que le virus était encore infectieux au-delà de la limite de détection du génome en utilisant une qRT-PCR bien caractérisée (Maurel et al., 2011) pour les coronavirus aviaires (AvCoV), ii) que la transmission horizontale était extrêmement rapide (dès 10 heures), et iii) que le génome viral était détecté dans le contenu intestinal jusqu’à cinq semaines post-inoculation. Une aussi longue durée d'excrétion a également été documentée pour les TCoVs aux Etats-Unis et des études complémentaires sont en cours afin de déterminer si le virus détecté reste infectieux pendant toute la durée d’excrétion digestive du génome viral.