Publié le 1 mars 2017

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L'essentiel

Tout procédé d’abattage-habillage, sauf dérogation, doit inclure une opération d’étourdissement visant à induire un état d’inconscience, qui n’altère pas la qualité des opérations ultérieures notamment une saignée la plus complète. Chez le poulet, la méthode majoritairement utilisée est l’électronarcose à bain d’eau. Son impact sur l’état physiologique des oiseaux dépend des conditions d'application tenant à des paramètres techniques (abattoir dépendants) et biologiques (poids, âge …). L’objectif a été de décrire, par une approche physiologique et observationnelle, applicable en situation d’abattage, ces impacts sur des poulets de chair standard, label, biologique et lourd. Les mesures des activités cardiaque (ECG, n=83), respiratoire (observation, n=651), métabolique (glycémie, n=61) et électrique (impédance corporelle ZScan, n=70) ont été réalisées sur : des poulets n’étant pas passés au poste d’électronarcose (SE) ; décrochés (D) en sortie du bain, dont une observation clinique a permis de distinguer les poulets vivants et inconscients (D électronarcosés ou étourdis), des poulets morts ; des poulets D réveillés post-électronarcose. Des comptages sur chaîne, de poulets avec des signes cliniques de vigilance, de mouvements « myocloniques » ont complété ces mesures. L’analyse des ECG portait sur la fréquence cardiaque (FC) et sa variabilité (VFC). Ces mesures et observations ont été réalisées en appliquant des paramètres d’électronarcose constants mais spécifiques à chaque abattoir. L’analyse des résultats a été effectuée par des comparaisons multiples de moyennes par la méthode de Tukey-Kramer, corrélation de Spearman, test du chi-deux d’indépendance. Des différences significatives de FC et de VFC sont observées entre les couples (abattoir/poulet). Néanmoins la FC des D électronarcosés baisse significativement quels que soient le procédé et le type de poulet. La VFC augmente lors du réveil alors qu’elle diminue chez les SE. Le taux de morts varie selon le couple (poulet/abattoir) de 0,04 % à 77 %. Les glycémies moyennes restent constantes avant ou après électronarcose chez tous les types de poulet. L’impédance est plus élevée chez les poulets les plus âgés. Les variables physiologiques obtenues comparatives entre les poulets D électronarcosés et les poulets SE corroborent un état d’inconscience quels que soient le type du poulet de chair et les paramètres du procédé testés. Ces résultats doivent être complétés de données sur les activités réflexes, qui permettraient de quantifier la durée de cet état électronarcosé, et de données explicatives des effets sur l’activité cardiaque.