Publié le 5 juil. 2022
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Etude présentée aux 7èmes Jrfp
L'essentiel
L’aquaculture marine antillaise repose sur une seule espèce, l’ombrine Sciaenops ocellatus, espèce introduite aux Antilles en 1985, qui constitue la totalité de la production marine actuelle. Cependant cette filière souffre de cette mono spécificité vis-à-vis d’une espèce de surcroit exotique, ce qui constitue l’un des freins à son développement. Sur le plan socio-économique, les Antilles présentent un besoin de développement endogène afin de développer l’emploi et diminuer la dépendance alimentaire du territoire vis-à-vis des importations. Cette problématique constitue l’un des enjeux majeurs identifiés par les pouvoirs publics pour les Antilles. D’autre part, sur le plan environnemental le recours à des espèces natives doit permettre de garantir une meilleure protection de la biodiversité marine locale et de soulager les stocks halieutiques soumis à une forte pression. Ainsi, il répond aux préconisations pour aller vers une aquaculture plus durable et à ce titre il est encouragé par nombre d’institutions internationales comme la FAO ou l’UICN. Dans ce contexte, un premier projet (DREAM Antilles, FEAMP 2016-2018) a été réalisé en partenariat avec les professionnels, les administrations, les collectivités de Martinique et de Guadeloupe et des partenaires comme le Parc Marin de Martinique. Il a permis de dégager un cahier des charges qui a servi de base à la réflexion et à la définition des travaux prioritaires : Elaboration d’un « socle de connaissance » de référence issu de diverses sources : presse spécialisée, meeting international, bibliographie technique et scientifique, ... Tests préliminaires sur une demi-douzaine d’espèces afin d’évaluer leur potentiel zootechnique : comportement, croissance et survie, pathologie, prise alimentaire, ... Ce projet a abouti à l’élaboration d’une liste de 65 espèces natives dignes d’intérêt issues de 20 familles de poisson marin et à l’identification de plusieurs candidats répondant au cahier des charges coopté par les partenaires, parmi lesquels deux ont été privilégiés : Un lutjanidé, le vivaneau sorbe Lutjanus analis, présentant des acquis zootechniques, Un lobotidé, le croupia roche ou vierge feuille Lobotes surinamensis, dont les traits biologiques sont moins bien documentés. Cette thématique s’est donc poursuivie en se focalisant sur ces deux espèces (projet DIAMANT, FEAMP 2020-22), et en faisant porter l’effort sur le contrôle de leur reproduction. Des résultats encourageants ont été obtenus récemment avec l’obtention de pontes fécondées et des premières larves viables. Ces résultats permettent d’envisager de nouvelles perspectives pour progresser vers la maîtrise de leur cycle biologique. Ainsi, en fonction des dernières avancées enregistrées dans chaque espèce, les travaux s’orientent maintenant vers l’amélioration du contrôle de la reproduction et/ou la maîtrise de la phase précoce, avec dans ce dernier cas des axes privilégiés en matière de nutrition larvaire et de système d’élevage en mésocosme.