Publié le 1 mars 2017
Téléchargements
Télécharger l'articleL'essentiel
Dans le cadre de l’épisode majeur d’influenza aviaire hautement pathogène H5 initié en 2015 dans le Sud-Ouest de la France, 10 foyers déclarés (i.e. H5N1, H5N2 or H5N9) de Décembre 2015 à Février 2016 ont été inclus dans une étude pathologique : 4 lots de poulets labels, 3 lots de pintade, 2 lots de canards en gavage, 1 lot d’oies en élevage.
Pour chaque cas inclus, 5 sujets morbides étaient sélectionnés et autopsiés : un relevé des lésions a été effectué ainsi qu’un prélèvement systématique de tissus, en parallèle en formol tamponné à 10% et en fixateur d’acides nucléiques. Un immunomarquage a également été réalisé sur une sélection de coupes histologiques à l’aide d’un anticorps spécifique de la nucléoprotéine. Par ailleurs, pour une sélection de tissus, l’ARN a été extrait et soumis à une analyse RT-PCR quantitative en temps réel ciblant le gène M des virus influenza A.
Chez les galliformes, la mortalité quotidienne était faible à modérée, les lots ne présentant pas d’abattement significatif. Les lésions macroscopiques consistaient essentiellement en un œdème sous-cutané et pulmonaire aigu, ainsi qu’une splénomégalie modérée mais systématique. Les principales lésions microscopiques étaient une pneumonie interstitielle aigue marquée et des lésions de vasculite. Ces lésions étaient plus sévères chez les pintades que chez les poulets. L’immunomarquage a confirmé un marquage intense des noyaux des leucocytes circulants et des cellules endothéliales.
Chez les palmipèdes, les signes cliniques étaient absents à l’exception d’un lot d’oisons en élevage présentant des œdèmes très sévères. De même, le tableau lésionnel macroscopique était le plus souvent limité à une splénomégalie modérée. Les lésions microscopiques étaient également absentes à minimes.
L’analyse des charges virales tissulaires par RT-PCR quantitative a montré des charges virales significativement plus élevées chez les galliformes que chez les palmipèdes, quels que soient les tissus.
Cette analyse de cas spontanés d’IAHP H5 illustre les différences majeures observées entre les galliformes et les palmipèdes dans l’intensité de l’expression clinique et lésionnelle, dont les déterminants virologiques restent à préciser.