Publié le 1 mars 2017

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L'essentiel

Les Retardateurs de Flamme Bromés (RFB) sont des substances chimiques ignifuges incorporées notamment dans les matériaux isolants de construction. Ces produits lipophiles sont susceptibles de s’accumuler dans les tissus animaux et d’être ingérés par les consommateurs. Bien que leur concentration dans les aliments ne soit pas règlementée, ces substances sont des polluants organiques persistants suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. L’un des objectifs du projet Braviporc est de quantifier certains RFB dans les produits avicoles et porcins et d’en identifier les sources potentielles dans l’environnement d’élevage. Une étude a donc été menée en 2014 et 2015 dans 57 élevages français de poulets de chair (27 conventionnels, 22 biologiques et 8 plein-air) pour déterminer la concentration dans le muscle de deux familles de RFB (l’hexabromocyclododécane, HBCD et les polybromodiphényléthers, PBDE). Pour chaque troupeau, durant la dernière semaine d’élevage, 5 échantillons de muscle pectoral ont été prélevés et poolés. Les concentrations de 8 congénères de PBDE et 3 stéréoisomères d’HBCD dans la matière grasse du muscle ont été déterminées respectivement par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse haute résolution (GC-HRMS) et par chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem (LC-MS/MS). Les résultats montrent que 54% des échantillons de muscle ne présentent aucune trace d’HBCD et 28% aucune trace de PBDE. Une fréquence significativement plus élevée d’isolement de RFB est notée dans les échantillons provenant d’élevages alternatifs que de conventionnels. Il est difficile de déterminer si cet écart est lié à l’âge des animaux plus élevé en système alternatif, à une différence de génétique ou à l’accès à un parcours extérieur. La conception des poulaillers est aussi différente entre conventionnels et alternatifs mais pas pour les matériaux d’isolation qui sont les plus susceptibles de contenir des RFB. Lorsque des RFB sont détectés, ils le sont à des concentrations faibles, quel que soit le système d’élevage, et comparables aux résultats observés depuis 2011 dans les plans de surveillance français. Ce travail vient confirmer que la viande de poulet est un faible contributeur à l’exposition humaine aux RFB via l’alimentation en France.