Publié le 21 mars 2024
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Etude présentée aux 15èmes JRA-JRFG 2024
L'essentiel
L'Influenza Aviaire Hautement Pathogène (IAHP) continue de se propager mondialement, provoquant d'importantes pertes économiques. Les filières avicoles françaises ont été lourdement impactées par des épizooties récurrentes depuis 2016. Les particularités des épizooties de 2021/22 et 2022/23, telles qu'un cluster épidémique distinct dans l’ouest et une persistance de la circulation virale chez les oiseaux sauvages, incitent à explorer plus qu’avant le rôle des oiseaux sauvages et des facteurs environnementaux dans la transmission du virus.
Notre étude vise à décrire l'épizootie d'IAHP de 2022/23 en France et cherche à examiner les variables environnementales communes à ces foyers.
Une méthode de partitionnement en k-médoïdes, fondée sur des distances de Gower, a été utilisée pour identifier d'éventuels regroupements basés sur des caractéristiques environnementales similaires entre les foyers. Un algorithme d'apprentissage par forêts aléatoires a été appliqué pour hiérarchiser l'influence des variables sur ces regroupements. Cette démarche a été réalisée deux fois : pour l'ensemble des variables, incluant les caractéristiques intrinsèques des élevages, puis spécifiquement pour les variables environnementales (densité d’élevages, surfaces d’eau, zones à risque particulier, routes, etc.), dans le but d'évaluer le rôle de ces facteurs dans la formation des regroupements.
Les résultats révèlent deux groupes montrant de fortes similitudes dans les deux scénarios. Les variables d'élevage, telles que le type d’élevage (élevage ou basse-cour et captive), ainsi que les espèces touchées, sont systématiquement identifiées comme facteurs déterminants distinguant la formation des groupes dans le premier scénario. Cependant, les variables environnementales, notamment la distance par rapport à une zone à risque particulier, la distance minimale à un foyer dans une fenêtre de 7 jours précédant la date de détection du foyer, le nombre d'élevages dans un rayon de 2 km autour des foyers, ainsi que la distance au littoral, permettent à elles seules d’établir une classification équivalente, démontrant leur importance dans le déroulement de l’épizootie.
Cette étude offre une méthodologie innovante permettant d’objectiver les caractéristiques environnementales en lien avec l’occurrence des foyers d’IAHP. Les facteurs identifiés seront intégrés dans un modèle mécaniste représentant la diffusion d’un virus IAHP sur le territoire français.