Publié le 9 mars 2022
Téléchargements
Télécharger l'article6 pages
Etude présentée aux 14èmes JRA-JRFG
L'essentiel
Le traitement du bec des poulettes a pour objectif de limiter les conséquences négatives du picage agressif mais cette pratique pourrait être abandonnée. L’effet de l’interaction entre le traitement du bec et la présentation de l’aliment sur le comportement alimentaire a été peu étudié, notamment pour des aliments biologiques, dont les apports en acides aminés essentiels sont limités.L’objectif de l’essai est d’étudier la réponse des poulettes Lohmann Brown épointées (E) ou non-épointées (NE) à deux présentations d’un aliment biologique : miette tamisée (M) ou farine (F). Le dispositif comprenait 336 poulettes réparties selon un plan factoriel complet comprenant 48 cages : 2 traitements du bec x 2 présentations d’un même aliment x 12 répétitions. La consommation et la croissance des poulettes ont été évaluées pendant la période de 0 à 6 semaines d’âge.Des interactions statistiquement significatives (p<0,05) ont été observées sur la consommation, le poids vif (PV) mais pas sur l’indice de consommation (IC). Les poulettes intactes consomment plus que les épointées, quelle que soit la présentation de l’aliment mais surtout en farine (M: +25%; F: +38% ; p<0,05). Cependant, seules les épointées nourries en farine ont un PV significativement plus faible que les 3 autres groupes. (PV EF : 404 g vs PV EM : 429g, PV NEF : 453g et PV NEM : 433g ; p<0.0001). Quelle que soit la présentation, l’IC des poules non épointées est dégradé (IC E : 2,81 et IC NE : 4,00 ; p<0.0001). La miette reste la présentation la mieux valorisée, que ce soit par des animaux épointés ou non épointés (IC F : 3,54 et IC M : 3,12 ; p<0,007).Ces résultats montrent que les poulettes non-épointées surconsomment. Ce phénomène est probablement intensifié avec un aliment de type biologique, sub-carencé en acides aminés, entrainant une exacerbation du comportement de tri de la farine pour mieux équilibrer la ration. La forte dégradation d’IC qui en résulte serait, en grande partie, liée à un gaspillage de l’aliment.