Publié le 9 mars 2022
Etude présentée aux 14èmes JRA-JRFG

L'essentiel

Pour répondre à la demande en viande de poulets à partir des années 1950, la sélection génétique a augmenté la vitesse de croissance des animaux, leur efficacité alimentaire et les densités en élevage ont également été accrues. De nombreux scientifiques ont étudié le comportement des poulets de chair et ont mis en évidence des effets néfastes sur l’animal liés à des densités très élevés tels qu’une diminution des déplacements, des problèmes de tarses et de pododermatites, un déséquilibre des paramètres sanguins, ce qui affecte leur bien-être (Alaeldein M et al, 2013; Sanotra et al., 2002 ; Hall, 2001 ; Arnould, 2005 ; Dawkins, 2013 ; Bessei, 2006 ; EFSA Panel, 2012). Cette étude s’intéresse à l’observation de certains comportements dans 2 situations contrastées de densité d’élevage sur une souche à croissance rapide largement utilisée. Deux lots de poulets Ross 308 ont été élevés jusqu’à 35 jours à des densités « faible » (20kg/m²) ou élevée (39kg/m²) dans un parquet de 12 m² pour chaque lot. Des observations vidéo ont été réalisées sur l’ensemble des animaux présents, à raison de 9 observations par jour, 3 jours par semaine, de J7 à J35. Les comportements observés sont : couché, en déplacement, mange, boit, étirement, toilettage et interactions sociales. Des évaluations avec la grille EBENE® ont été réalisés en direct 3 fois à 21, 28 et 35 jours pour relever des indicateurs d’état sanitaire (exemples : boiterie, lésion) et comportementaux. La croissance des animaux a été suivie grâce à une pesée individuelle hebdomadaire. Les poulets sont significativement plus lourds à densité faible qu’à densité élevée à partir de J21. A densité élevée, les animaux se déplacent moins et expriment moins de comportements de confort (toilettage, étirements) qu’à faible densité, surtout en fin d’élevage (à partir de J21). D’après les résultats EBENE®, les scores associés aux indicateurs « immobiles », « boiteux », « lésions », « halètement » et « qualité de litière » sont meilleurs à densité faible qu’à densité élevée. A densité faible, l’état sanitaire des animaux est amélioré, ainsi que l’expression de certains comportements de confort.