Publié le 9 mars 2022
Etude présentée aux 14èmes JRA-JRFG

L'essentiel

L’impact environnemental des productions animales est un sujet d’actualité récurrent. En volaille de chair, la production des aliments peut représenter à elle seule plus de 80% de l’impact global. Les aliments, et notamment la réduction de la protéines brutes (PB), représentent donc un levier majeur à étudier lorsque l’on s’intéresse à l’impact environnemental d’un élevage. Un essai a été mené pour étudier l’effet d’une baisse de PB dans deux conditions d’élevage sur les critères environnementaux. Pour cela, 1305 poulets Ross 308 ont été répartis aléatoirement selon un plan factoriel 3*2 avec 3 niveaux de PB (Témoin : T, T-1pt et T-2pts) et 2 conditions d’élevage (CO : conditions optimales, CNO : conditions non optimales) avec 5 répétitions par groupe. Les taux de PB étaient de 22.0, 20,5, 18,5 et 17,5% pour les aliments témoin des phases démarrage, croissance, finition et retrait respectivement. Les groupes à faibles taux de PB ont été formulés en réduisant le niveau de PB de 1 ou 2 points dans toutes les phases mais en apportant tous les AA indispensables au niveau du besoin. La lysine digestible et l’AMEn ont été maintenus constants dans tous les groupes. Le tourteau de soja a ainsi été graduellement remplacé par du blé et des acides aminés (AA). Les CNO ont été obtenues en augmentant la densité de 15,4 à 18,1 oiseaux/m², en remplaçant l’anticoccidien par une solution vaccinale et les copeaux de bois de la litière par de la paille entière. Une ANOVA bidirectionnelle a été réalisée pour comparer les groupes et les valeurs p<0,05 ont été jugées significatives. Selon notre outil MatriCIEL®, les CNO ont eu un impact négatif sur l’empreinte environnementale par tonne de vif (+1 à 2% sur les 7 critères étudiés en CNO comparé aux groupes en CO). En CNO, la baisse de PB a permis d’améliorer l’impact environnemental global : changement climatique -6.6%, consommation d’énergie -1.0%, occupation du sol -2.0%, acidification -2.8%, eutrophisation terrestre -1.6%, eutrophisation des eaux de surface -10.8% et eutrophisation marine -5.4% pour le T-2pts comparé au T. En conclusion, cette étude démontre que la baisse de PB améliore les résultats environnementaux de la production de poulet de chair. Toutefois, l’empreinte environnementale d’une production n’est pas seulement dépendante de l’alimentation. L’amélioration des conditions d’élevage peut également être un levier de progrès sur lequel travailler.