Effet de l’administration de fractions de levures riches en mannanes et β-glucanes (1,3 et 1,6) sur la flore fécale et les performances en dindes

L’administration de postbiotiques peut influencer positivement la performance et la santé des volailles en modulant la composition de la flore intestinale. L’objectif de cette étude était d’évaluer les effets de la supplémentation avec des fractions de levures riches en mannanes et β-glucanes (1,3 et 1,6) sur les performances de production et la flore fécale de dindes. 1620 dindes femelles (BUT Big 6) d’un jour ont été aléatoirement divisées en 2 groupes expérimentaux (9 répétitions de 90 animaux) : CONT, recevant un aliment contrôle commercial, et TRT recevant l’aliment CONT supplémenté avec 500g/t de fractions de levures. Les échantillons fécaux ont été collectés à J21 et J85 (n=18 échantillons/groupe/période d’échantillonnage) et le microbiote analysé selon la méthode ARNr-16S. L’analyse du microbiote a révélé un effet intéressant attribuable au traitement. Les fèces des dindes TRT étaient caractérisées par une plus faible proportion de Gammaproteobacteria (principalement Enterobacteriaceae, dont Klebsiella, Shigella, Escherichia, Enterobacter, Erwinia et Serratia) à J21 (0,45% vs. 20,6% pour les groupes TRT et CONT respectivement, p<0.0001) associée à une présence significativement plus importante de bactéries bénéfiques (i.e. Lactobacillus ssp., Clostridium bifermentans et Pediococcus acidilactici). Les performances de croissance des groupes CONT et TRT ont été similaires jusqu’à 91 jours. Bien que le groupe TRT ait atteint un poids vif inférieur à l’abattage (9,508 vs. 9,658 kg ; p<0,05) dû à des performances légèrement inférieures durant la phase de finition (92-106 jours), ces résultats indiquent que la supplémentation avec des fractions de levures induisent des effets positifs sur la composition de la flore fécale de dindes, promouvant une bonne santé intestinale, mais également l’importance de la dose d’additif à administrer afin d’optimiser les performances. En effet, les résultats préliminaires d’une seconde étude, au cours de laquelle le niveau de supplémentation a été ajusté en finition, indiquent une meilleure efficacité alimentaire sur le groupe supplémenté par rapport au groupe contrôle.