Publié le 1 mars 2017

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L'essentiel

Chez la volaille de type chair, une croissance rapide est souvent accompagnée d’une altération de la reproduction. Une des méthodes utilisées par les éleveurs pour pallier à ces conséquences défavorables sur la fertilité est la restriction alimentaire. L’objectif de cette étude est d’évaluer les conséquences de ce type d’alimentation et d’une supplémentation en acide gras polyinsaturés (AGPI), connus pour augmenter la production d’adipocytokines (hormones produites par le tissu adipeux), sur la fertilité, la stéroïdogenèse et la qualité de ponte. Ainsi, nous avons suivi 320 poules réparties en 4 groupes égaux nourries avec une alimentation restreinte (Rt) ou ad libitum (Ad, recevant une quantité d’aliment permettant une croissance 1.7 fois plus importante que celle des animaux Rt), supplémentée ou non en AGPI. Nos analyses ont montré que les poules Ad pondent significativement (p<0.05) plus d’œufs sur 39 semaines que les animaux Rt. Cependant, la qualité des œufs pondus est de moins bonne qualité, avec un nombre d’œufs mous, cassés et doubles plus importants chez les animaux Ad que chez les animaux Rt. De plus, nous observons que la supplémentation en AGPI diminue le nombre d’œufs pondus chez les animaux Rt mais n’a aucun effet sur la qualité des œufs et le nombre total d’œufs. D’autre part, nous observons une diminution de la fertilité des animaux Ad ainsi qu’une production plus faible de progestérone en réponse à l’IGF1 (ou LH) dans les cellules de granulosa cultivées in vitro et dans le jaune d'œuf par rapport aux animaux Rt. Cependant, la supplémentation en AGPI n'a aucun effet sur la fertilité des animaux Ad et sur la production de progestérone dans les cellules de granulosa cultivées in vitro des animaux Rt, alors qu’elle améliore la fertilité et la production de progestérone en réponse à l’IGF1 (ou LH) dans les cellules de granulosa cultivées in vitro des animaux Rt ainsi que la production de progestérone dans le jaune d'œuf des animaux Ad et Rt. Ce dernier fait peut être expliqué par le maintien de concentrations élevées en AGPI dans les jaunes d’œufs des animaux ayant reçu la supplémentation. Ainsi, la quantité et la composition en AGPI de l’alimentation modifient la ponte, la qualité des œufs, la fertilité et la stéroïdogenèse chez la poule reproductrice de chair.