Publié le 1 mars 2019
Téléchargements
Télécharger l'article
Etude présentée aux 13èmes JRA-JRFG
L'essentiel
L’étude s’inscrit dans un contexte de recherche d’alternatives aux contraintes imposées par le travail de gaveur pratiqué dans les conditions actuelles de production de foie gras. Traditionnellement dans les conditions de production IGP, le gavage comporte 21 repas consécutifs distribués à raison de 2 repas par jour espacés de 12h. Le gavage s’étend sur 10 à 11 jours consécutifs et se traduit par un travail d’astreinte le week-end. Ceci constitue un frein au recrutement de nouveaux gaveurs dont les exigences ont évoluées. La finalité première de cette étude est de voir s’il est possible d’améliorer l’attractivité du métier de gaveur par une réduction de la charge de travail qui menace aujourd’hui le renouvellement des générations de gaveurs et le recrutement de salariés.
Deux essais ont été réalisés afin de déterminer l’effet d’un saut de repas et de son rang durant la période de gavage sur les performances en foie gras. Différents traitements ont été comparés à un gavage témoin (T1, 21 repas). Le premier essai consistait à tronquer le gavage du 4ème (T2) et du 18ème repas (T3) du traitement T1. Un traitement supplémentaire (T4) consistait à sauter les 2 repas. Le second essai a consisté à tester respectivement le saut des 6ème (T2b), 8ème (T3b) et 10ème (T4b) repas de gavage. 240 canards par essai ont été mis en gavage, soit 60 canards par traitement. Afin de déterminer l’effet direct du saut de repas sur l’évolution du poids de foie des abattages ont été réalisés 12h après le repas suivant chaque saut. En fin de gavage, les poids de foie, de magret et de gras abdominal été mesurées. Le saut du 4ème repas induit une diminution immédiate du poids de foie de 32% mais n’a pas d’effet sur le poids de foie en fin de gavage. Une meilleure digestion du repas suivant a également été constatée. Des sauts de repas ultérieurs (rang 6 à 10) entrainent une moindre diminution immédiate du foie mais cet effet perdure jusqu’à la fin du gavage, la diminution atteignant 16 à 19 %. Enfin, sauter le 18ème repas en fin de gavage pénalise le poids de foie gras (- 65 g soit 10,5%). Ces essais permettent de conclure qu’il est possible d’alléger le travail du gaveur sans pénaliser les performances en foie gras en sautant le 4ème repas de gavage. Ces résultats doivent tout de même être validés sur le terrain avant d’être généralisés.