Publié le 2 juil. 2024

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Etude présentée aux 8èmes JRFP 2024

L'essentiel

Au cours des deux dernières décennies, le développement de nouvelles habitudes alimentaires et l’augmentation de la demande de produits à base de poissons ont entrainé une augmentation du risque lié aux parasites transmis par les aliments pour les consommateurs. Les trématodes appartenant à la famille des Clinostomatidae sont présents, au stade larvaire, dans de nombreuses espèces de poissons d’eau douce. Parmi eux,Clinostomum complanatum (Platyhelminthes: Digenea) est zoonotique et peut induire des pathologies parasitaires du pharynx ou larynx parfois sévères chez l’Homme suite à la consommation de poisson d’eau douce infesté. Jusqu’à récemment, la distribution connue de ce parasite en Europe était limitée au bassin du Danube et au Nord-Est de l’Italie. Cependant, en décembre 2019, ce parasite a été observé dans un échantillon de perches prélevé dans la rivière Doubs par un pêcheur de loisirs. La présente étude avait pour objectif de mieux caractériser la distribution de ce parasite dans la perche sauvage (Perca fluviatilis) dans les eaux françaises. Une étude épidémiologique a été réalisée sur des lots de perches sauvages provenant de différentes localisations en France métropolitaine. Des lots de 30 à 50 individus ont été collectés entre décembre 2020 et septembre 2023 dans plusieurs cours d'eau ou étangs exploités. Les poissons ont été disséqués. Les parasites ont été isolés puis caractérisés à l’aide d’outils de biologie moléculaire basés sur des PCR conventionnelles combinés à un séquençage Sanger des fragments de gènes d’intérêt. Les descripteurs parasitologiques ont été estimés (prévalence, abondance et intensité parasitaire). La comparaison des séquences obtenues avec les données disponibles dans les bases de données et la littérature ont confirmé la présence deClinostomum complanatum en France dans neuf lots sur les quatorze analysés (au moins un individu infesté). Les prévalences parasitaires par lot (nombre d’individus infestés rapportés au nombre d’individus analysés) variaient entre 2 et 90 %. Cette étude constitue une première cartographie deClinostomum complanatum dans les écosystèmes dulçaquicoles français. De nouveaux prélèvements associés à la collecte de paramètres abiotiques dans davantage de sites et milieux sont maintenant nécessaires pour améliorer la connaissance de la distribution de ce parasite dans les poissons en France et pour mieux comprendre les facteurs qui influencent cette distribution.