Publié le 1 juil. 2019

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Etude présentée aux 6mes JRFP

L'essentiel

En France, les poissons d’élevage représentent 12 % de la consommation totale de produits aquatiques mais sont en grande partie issus d’importations en provenance de pays très spécialisés : saumon de Norvège, bar et daurade d’Espagne, d’Italie et de Turquie. Ces dernières années, l’augmentation de la demande mondiale et différents aléas de production ont contribué à augmenter sensiblement les cours mondiaux de ces espèces importées. La pisciculture française a su développer de nouvelles pistes de valorisation de ses produits (signes de qualité, production biologique, essor de nouvelles espèces). En parallèle, les capacités de production évoluent faiblement. L’objectif de l’étude est d’analyser les opportunités que pourraient apporter le développement des systèmes de pisciculture en « circuit recirculé » (RAS Recirculated Aquaculture Systems.) afin de déterminer si ces systèmes sont à la fois économiquement viables, socialement acceptables et valorisables sur le marché français. Les systèmes aquacoles dits «recirculés» se développent en Europe depuis quelques années; ils visent à recycler l’eau utilisée afin de maîtriser les rejets d’effluents dans l’environnement et de limiter la dépendance de l’aquaculture face à cette ressource. D’autres recherches portent sur des systèmes d’aquaculture intégrée multitrophique (AIMT) (jusqu’à des systèmes aquaponiques) La technologie RAS se développe et peut être commercialement viable pour les espèces et/ou des stades d’élevage à valeur unitaire élevée (par exemple les juvéniles), ou dans une certaine mesure pour les espèces de moindre valeur pouvant être élevées à haute densité. L’obstacle économique à l’utilisation des RAS sera progressivement réduit à mesure que la technologie s’améliorera et que des économies d’échelle seront réalisées Les approches consommateurs ont montré qu’à qualité égale, le marché était prêt à payer le même niveau de prix pour les produits issus de RAS que pour leurs alter ego présents actuellement sur le marché. Les enquêtes consommateur n’ont pas montré de réticence a priori. Les atouts environnementaux (moindre dépendance à l’eau et gestion maitrisée des rejets) sont accueillis très positivement et semblent compenser l’appréhension liée à l’image de l’élevage de poisson « hors-sol ». Le concept est aujourd’hui techniquement réaliste, les différentes briques techniques étant arrivées à des points de maturité et d’adaptabilité suffisants. En revanche, les porteurs de projets ont besoin d’un accompagnement indispensable de la part des pouvoir publics, et en particulier pour simplifier et faciliter les démarches administratives préalables à la mise en exploitation des sites aquacoles tout en ne sous-estimant pas la fragilité de l’image de ces élevages «hors sol». Ce travail a été financé par France Agrimer.