Publié le 1 juil. 2019

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Etude présentée aux 6mes JRFP

L'essentiel

Le développement de la pisciculture est l’une des possibles réponses aux enjeux alimentaires de demain, à condition d’avoir une gestion rationnelle et optimisée des ressources. La mise au point (formulation et production) d’aliments humides à partir d’ingrédients frais a constitué le premier objectif de ce projet de recherche. Celui-ci se focalise sur la valorisation directe des bio-ressources fraîches, animales (captures accessoires de la pêche et coproduits de transformation de l’industrie halieutique) et végétales (coproduits de la transformation de végétaux terrestres), sans passer par une phase de séchage, pour la fabrication d’aliments piscicoles humides. Dans le contexte actuel de diminution des ressources disponibles pour l’alimentation piscicole, il est pertinent de s’intéresser au développement d’aliments favorisant l’utilisation de coproduits ainsi que l’exploitation de nouveaux gisements potentiels. Par ailleurs, la fabrication d’aliments frais et humides permet de limiter la phase de séchage (très énergivore) et pourrait ainsi améliorer les bilans énergétiques et environnementaux de la production d’aliments aquacoles. Cependant, ces aliments humides sont pétrissables et doivent ainsi être utilisés rapidement. Ceci est compatible avec l’objectif d’utiliser des matières premières disponibles à proximité, en circuits courts. D’autre part, l’utilisation d’aliments humides pour le poisson serait susceptible d’apporter de nombreux avantages zootechniques et physiologiques : meilleur indice de conversion, meilleure appétence, stimulation de l’immunité associée à une modification du microbiome et une diminution du stress (gastro-intestinal), amélioration de l’osmorégulation et modification de la digestion. En ce qui concerne le procédé de transformation, une technologie d'extrusion a été choisie. Elle permet l'assemblage et la fonctionnalisation des divers ingrédients et la fabrication d'aliments présentant une texture adaptée à l’alimentation piscicole. Le procédé d’extrusion permet d'exploiter le potentiel de gélification à froid des protéines myofibrillaires du poisson frais via le cisaillement obtenu par la rotation des vis de l'extrudeuse suivie d'une étape de cuisson. Un travail de formulation a également été nécessaire afin de déterminer la composition optimale de l’aliment selon les besoins nutritionnels des espèces cibles (truite, Oncorhynchus mykiss et bar, Dicentrarchus labrax) tout en maximisant la valorisation des bioressources marines choisies. L’optimisation du procédé et l’ajout éventuel de texturants ont permis d’obtenir des aliments avec une bonne texture (dureté, élasticité, cohésion et collant) et stables dans l’eau. Par ailleurs, la garantie sanitaire des aliments est analysée afin d’estimer leur durée de conservation maximale selon le mode de conservation. Finalement, les premiers essais sur des truites arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) ont montré que les aliments frais et humides fabriqués à base de coproduits et rejets de pèche sont très bien acceptés par les poissons avec une appétence comparable à celle d’un aliment commercial. Leur texture permet une bonne distribution de l’aliment. Les essais se poursuivent afin de caractériser la qualité nutritionnelle de l’aliment en commençant par une évaluation de leur digestibilité chez le poisson d’élevage.