Développement d’un modèle expérimental de botulisme aviaire : Optimisation des paramètres pour favoriser la colonisation caecale par Clostridium botulinum.

Le botulisme se manifeste par une paralysie flasque causée par l’action des toxines botuliques produites par des bactéries du genre Clostridium. Une moyenne annuelle de 30 foyers de botulisme a été recensée en France dans les élevages avicoles sur la période 2009-2019. La pathogénèse du botulisme aviaire est encore méconnue et aucun modèle expérimental de reproduction du botulisme aviaire n’est aujourd’hui disponible. Sur la base de quelques études de la littérature, il est admis que la colonisation caecale par Clostridium botulinum est un prérequis à l’apparition des signes cliniques chez les volailles. L’objectif de notre étude était d’identifier les conditions expérimentales jouant un rôle sur l’implantation de C. botulinum dans les caeca des volailles. Six essais ont été réalisés en animalerie pour évaluer le rôle des modalités de préparation de l’inoculum, de la dose infectieuse, de la co-infection avec différentes doses de coccidies, de l’application d’un traitement antibiotique des animaux, des conditions d’élevage (en cage ou sur litière, densité d’animaux, type d’aliments) et de l’effet souche (ISA Brown versus Leghorn). Une variabilité dans le succès de l’implantation de la souche de C. botulinum a été observée entre les essais malgré des conditions expérimentales similaires. Trois essais ont en effet permis d’obtenir une colonisation caecale par la bactérie dans plus de 90% des sujets, deux essais n’ont permis d’obtenir une colonisation caecale que pour moins de la moitié des sujets et un essai n’a pas permis d’obtenir de colonisation. Aucun paramètre expérimental n’a été identifié pour permettre d’expliquer cette variabilité. Malgré cette variabilité, ces essais ont permis d’identifier des paramètres influençant l’implantation de la souche de C. botulinum comme par exemple la préparation de l’inoculum, l’inoculation devant être réalisée avec une culture et non une suspension de spores. Au contraire, l’application d’un traitement antibiotique en amont de l’inoculation ou la co-infection avec des coccidies à localisation caecale ne semble pas favoriser l’implantation de la bactérie. Les résultats ne montrent pas non plus d’impact des conditions d’élevage sur l’implantation de C. botulinum: des résultats similaires ont ainsi été obtenus sur litière ou en cage avec accès aux fientes, avec des lots de 10 ou 20 sujets ou bien encore avec deux types d’aliment. Un effet « souche » a été noté au cours d’un essai mais reste à confirmer.