Publié le 1 mars 2017

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L'essentiel

La faible disponibilité en matières premières riches en protéines en production biologique, leur composition nutritionnelle hétérogène ainsi que l’obligation réglementaire d’ici 2018 de passer à une alimentation 100% biologique pour les volailles amène à chercher des alternatives dans l’utilisation des sources de protéines, notamment du soja. Entre 2013 et 2015, 16 lots de 750 poulets de chair (4 bandes de 4 lots conduits en parallèle) ont été menés à l’INRA du Magneraud (17), pour tester deux types de stratégies : l’incorporation de quelques matières premières alternatives (régimes MPA) riches en protéines (tourteau de chanvre, de tournesol, ou de colza, concentré protéique de riz, ortie) ou des réductions de la teneur en protéine de l’aliment (régimes MAT : jusqu’à -2 points en croissance et de -3 à -6 points en finition). Au total, 6 traitements MPA, 8 traitements MAT et 2 traitements Témoin recevant un aliment classique ont été testés. Les performances des poulets, la consommation et l’évolution du couvert végétal sur le parcours ont été suivi tout au long de l’élevage. Les analyses ont été réalisées intra-bande, l’objectif étant d’avoir un premier aperçu général de ces stratégies sur les paramètres suivis. Les résultats montrent, bien qu’il y ait une variabilité entre régimes, un maintien des performances zootechniques pour les régimes MPA. Les animaux recevant les régimes MAT semblent moins lourds à J84 par rapport aux régimes MPA ou au Témoin (-88 g et -124 g en moyenne respectivement). Les animaux ayant reçu les régimes à faible taux de MAT semblent présenter un rendement de filet plus faible, un rendement gésier et un taux de gras abdominal plus élevé que les régimes MPA ou Témoin, et ce d’autant plus que les taux de MAT étaient bas en croissance et en finition. Les animaux des régimes MAT paraissent valoriser davantage les zones du parcours éloignées du bâtiment par rapport aux autres régimes. Ainsi, d’après ces premiers résultats prospectifs, les MPA testées dans ces proportions pourraient présenter des alternatives intéressantes au tourteau de soja tout en maintenant des performances zootechniques similaires. Les régimes à faibles taux de MAT s’avèreraient avoir eu un effet négatif sur les performances, mais qui semblerait en partie compensé par la meilleure valorisation du parcours par ces animaux. Une première analyse économique permet de montrer une compensation possible des pertes de performance par un coût plus faible de l’aliment.