Description d’une nouvelle méthode de suivis des gaz in vitro provenant de litières de volailles reconstituées

L'élevage mondial de volailles connaît une croissance significative, avec une production de viande passant de 9 millions à 133 millions de tonnes entre 1961 et 2020, et une production d'œufs augmentant de 15 à 93 millions de tonnes (FAO) sur la même période. Le système de production, malgré ses gains d’efficacité, génère une production croissante d'ammoniaque posant des problèmes environnementaux. Objectif : Dans ce contexte, une méthode in vitro est présentée pour suivre la production de différents gaz, notamment l'ammoniaque, émis par des litières reconstituées. Cette approche s'inspire des chambres dynamiques utilisées sur le terrain ainsi que des écotrons utilisés pour étudier des écosystèmes miniatures. La méthodologie commence par reconstituer une litière "sale" en mélangeant de la paille broyée, des matières fécales de volaille standardisées (engrais commercial) et de l'urée solubilisée dans l'eau. Cette litière est placée dans un système dynamique ventilé en continu et à débit contrôlé, permettant une atmosphère aérobie constante. Les gaz produits sont détectés et quantifiés automatiquement à intervalles réguliers à l'aide d'un micro chromatographe en phase gaz Les résultats montrent que le dégagement d'ammoniaque varie au cours du temps en fonction de différents facteurs, tels que le taux d'urée, le taux de matière fécale et le taux d'asséchant. La méthodologie permet d'observer une période de réveil des microorganismes (comprise entre 20 h et 30 h) suivis d’une production d’ammoniaque linéaire atteignant un plateau compris entre 0.8% et 1% (v/v) (selon les modalités). Les résultats des analyses microbiologiques montrent une évolution de la population bactérienne cohérente avec les productions de gaz CO2 et NH3.  En conclusion, cette méthode en laboratoire offre un moyen efficace et rapide d'étudier de manière contrôlée les facteurs influençant la production de l’ammoniaque émis par les litières, et ainsi d'explorer différentes solutions de traitement des déchets d'élevage.