Publié le 1 mars 2019

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Etude présentée aux 13èmes JRA-JRFG

L'essentiel

L’autonomie en protéines ainsi que la valorisation des parcours extérieurs sont deux enjeux en élevage de poulets de chair biologiques. Des essais menés sur le site INRA du Magneraud (UE EASM), dans le cadre du projet Casdar Sécalibio, ont concilié ces deux problématiques en évaluant l’impact de la mise à disposition de parcours riches en biomasse et en protéines, sur les performances zootechniques du poulet et son comportement d’exploration. Trois parcours de 2500m² ont été implantés au printemps 2016 par rang de 99m² (3*33m du bâtiment au fond du parcours) avec des graminées (fétuque, RGA), chicorée et/ou légumineuses (luzerne, lotier, trèfle blanc et violet) : en espèce pure sur chaque rang (parcours P4), en association de 2 espèces par rang (P3), ou en mélange de 4 à 5 espèces par rang (P2). Le parcours témoin P1 était une prairie permanente datant de 2009, caractérisée par des graminées et adventices. Deux bandes de 3\PDF\2019JRA poulets (750/bâtiment) élevés jusqu’à 84 jours se sont succédées entre l’automne 2016 et le printemps 2017. Les performances et comportement des poulets, ainsi que la composition et dégradation du couvert ont été suivis. Les différentes implantations ont eu peu d’effet sur la fréquentation des parcours. Dans le cadre de cet essai, les performances de croissance (poids, gain moyen quotidien et rendement à la découpe) étaient similaires entre les bâtiments. Cependant, l’indice de consommation (IC) semblait meilleur pour les animaux ayant accès à un parcours enrichi : l’IC global a diminué de 0,08 et 0,21 entre la moyenne des P2-P3-P4 et le témoin P1 pour les bandes 1 et 2 respectivement, pouvant aller jusqu’à -0,41 en finition. Le suivi du couvert a montré que les végétaux étaient fortement consommés par les volailles (jusqu’à -80% de la hauteur d’herbe et recouvrement végétal) et représentaient 65 à 104 g/poulet de protéines disponibles lors de l’ouverture des trappes pour les 3 parcours enrichis, soit environ 9% de leurs besoins en protéines sur les périodes croissance et finition, contre 1,3 % pour le parcours P1. Le P4 a permis d’observer des préférences marquées de consommation des végétaux alors que les consommations de mélanges sont plus homogènes. Il semblerait donc que le parcours puisse être une ressource alimentaire non négligeable, notamment en protéines, ayant une répercussion sur l’indice de consommation. Ces parcours ont également montré leur intérêt au niveau de l’enrichissement de la biodiversité faunistique.