Publié le 21 mars 2024
Téléchargements
Télécharger l'article
Etude présentée aux 15èmes JRA-JRFG 2024
L'essentiel
La parvovirose est une maladie fréquente en élevage de canard de Barbarie, notamment sous des formes insidieuses. L’hétérogénéité, les baisses de performances, les défauts d’emplumement et les surinfections bactériennes récurrentes peuvent en être des signes évocateurs. Il est nécessaire cependant de rester prudent. Dans le cas présent, un lot de vingt mille canards de Barbarie équirépartis sur deux bâtiments est vu à de multiples reprises pour une colibacillose récurrente de 26 jours d’âge à 49 jours d’âge. Une hétérogénéité significative ainsi que des baisses de performance associées sont constatées. PCR et examen histologique sont réalisés sur ce lot en vue d’explorer les hypothèses de parvovirose, circovirose ou réovirose. En parallèle, les observations en élevage mettent en évidence des défauts d’ambiance par sous-ventilation avec accumulation notamment d’ammoniac et la présence constante d’un picage à bas bruit, probablement lié à un défaut de traitement du bec de quelques individus. L’hypothèse d’une infection virale sous-jacente par les trois principaux virus rencontrés en canard induisant un état d’immunodépression latent a été exclue à la suite des analyses effectuées. Deux hypothèses persistent donc : le colibacille isolé n’est pas un pathogène secondaire comme nous l’avons considéré du fait de son sérotype (O1-, O2-, O78-) mais bien un pathogène primaire ; la deuxième hypothèse est que les conditions d’ambiance permettent d’expliquer la sensibilité aux pathogènes respiratoires opportunistes du lot et la récurrence des infections, en lien avec le picage observé. En effet, la littérature met en évidence un effet délétère de l’ammoniac seul sur les performances de croissance ainsi que sur l’intégrité des systèmes de défense des voies respiratoires supérieures vis-à-vis des pathogènes dès 15ppm. Le picage peut également représenter une voie d’entrée pour les pathogènes et, en tant que stress chronique, être un facteur d’immunodépression. En conclusion, si face à des baisses de performance les causes infectieuses doivent être investiguées, il est pour autant nécessaire de ne pas oublier de prendre en considération les facteurs environnementaux.