Biomarqueurs d’une exposition aux fumonisines et a la zearalenone : cas du poulet et la dinde de chair exposes a des aliments contamines a des teneurs inferieures aux maxima recommandes

L’objectif de l’étude est d’évaluer la sensibilité de biomarqueurs mesurés au niveau hépatique chez les volailles lors d’une exposition à des mycotoxines à des teneurs dans les aliments inférieures ou égales aux maxima recommandés en Europe. Dans un premier essai, des aliments « artificiellement » contaminés (20 mg FBs/kg et 0,5 mg ZEN/kg) ont été distribués à 14 poulets (J0 à J35) et à 14 dindes (J56 à J70). Dans un second essai, de l’aliment « naturellement » contaminé (7,5 mg FBs/kg et 0,6mg ZEN/kg) a été distribué à 15 poulets (J20 à J34) et à 15 dindes (J55 à J69). Pour chaque essai, de l’aliment indemne en mycotoxines a été distribué dans les mêmes conditions à des lots témoins. Le dosage de la sphinganine (Sa), sphingosine (So), Fumonisine B1 (FB1) et l’alpha-zéaralénol (α-ZEL) total a été réalisé dans le foie. La distribution de l’aliment contaminé à 20 mg FBs/kg a entrainé une élévation du rapport Sa/So hépatique par rapport aux animaux témoins, et ce dans les 2 espèces. Aucune différence entre groupes n’a en revanche été observée sur le rapport Sa/So avec l’aliment contenant 7,5 mg FBs/kg. Le dosage de la FB1 hépatique en UHPLC-MS/MS après purification sur colonne d’immuno-affinité a permis de révéler la présence de la toxine dans le foie de tous les animaux exposés, y compris ceux recevant l’aliment naturellement contaminé à 7,5 mg FBs/kg. Le dosage de l’α-ZEL total dans le foie a montré des teneurs supérieures à la LOQ (0.25 µg α-ZEL /kg) chez les dindes et les poulets exposés, avec de fortes différences entre espèces. En conclusion, ces résultats montrent que les dosages hépatiques de l’α-ZEL total et de la FB1 peuvent être utilisés chez la volaille comme biomarqueurs respectifs d’exposition à la ZEN et aux FBs à des niveaux de contamination des aliments inférieurs aux maxima recommandés en Europe. Le dosage de la FB1 s’est par ailleurs révélé plus sensible que le rapport Sa/So, jusqu’à présent utilisé pour révéler l’exposition aux FBs.