Publié le 9 mars 2022
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Etude présentée aux 14èmes JRA-JRFG
L'essentiel
Le développement de stratégies alimentaires favorisant l’utilisation optimale des ressources protéiques représente un levier d’action majeur pour assurer la durabilité des productions avicoles. Une méta-analyse a été réalisée afin d’évaluer les effets de la réduction de la matière azotée totale (MAT) sur l’impact environnemental de la production de poulets de chair. Une base de données compilant 29 essais commerciaux a été créée. Les essais devaient répondre aux critères suivants : 1) la baisse de protéine était l’objectif de l’essai, 2) être menés par des entreprises du secteur avicole, 2) les aliments formulés devaient être iso-énergie et iso-lysine digestible au sein d’un essai, 3) la fourniture en acides aminés (AA) indispensables devait couvrir les recommandations Rostagno et al. (2017) avec une variation de 5%. Dans ces essais, la réduction en MAT entraîne un remplacement total ou partiel dans l’aliment du tourteau de soja par des céréales (maïs, blé), tourteaux d’oléagineux (colza, tournesol), coproduits végétaux ou légumineuses, et AA libres. Des analyses de la variance (ANOVA) d’indicateurs d’intérêt ont été menées en modèle linéaire général avec l’expérience en effet fixe et le taux de MAT en covariable. Tous les résultats sont exprimés ensuite par point de réduction de MAT. La réduction de MAT accompagnée d’un maintien de la lysine digestible et des AA indispensables permet d’améliorer l’efficacité azotée (+3,3 points de % ; P < 0,001), de réduire les excrétions quotidiennes d’azote (-0,18 g N/ j ; -12,1 % ; P < 0,001), les émissions totales de protoxyde d’azote (-0,12 g N2O ; -16,2 % ; P <0,001) et d’ammoniac (-1,6 g NH3 ; -22,5 % ; P < 0,001). L’empreinte carbone calculée par tonne de poids vif sur la période est significativement réduite, mais cette réduction varie en fonction des AA utilisés, qu’ils soient produits en Europe (-145 kg eq.CO2/ T poids vif ; -7,3 % ; P <0,001) ou hors Europe (- 35 kg eq.CO2/ T poids vif ; -1,6 % ; P <0,001). Cette méta-analyse permet de mieux appréhender et quantifier les bénéfices environnementaux liés à une stratégie de réduction du taux protéique dans l’aliment poulet de chair.