Publié le 9 mars 2022
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Etude présentée aux 14èmes JRA-JRFG
L'essentiel
L’autonomie protéique des filières avicoles françaises est d’environ 40%, en raison d’une importation importante de soja, particulièrement intéressant sur pour ses apports protéiques. L’augmentation de la production française de matières premières riches en protéines (MPRP) requiert une plus grande coordination entre les secteurs végétal et animal. Un « jeu de rôle » a ainsi été développé afin d’aider les acteurs à prendre conscience des leviers susceptibles d’être activés pour atteindre cet objectif. Cinq maillons « clés » ont été considérés : agriculteurs (AGRI), organismes de stockage de grains (OS), transformateurs de grains (TG), fabricants d’aliments du bétail et organisations de production (FAB-OP), et enfin, distributeurs de viande de volaille (DISTRI). Pour chaque rôle, des profils fictifs réalistes ont été créés (nom, dimensionnement de l'entreprise...) et un calculateur spécifique de chaque rôle a été développé, pour quantifier les besoins et évaluer les conséquences économiques de leurs décisions (ex. marge des AGRI, outil de formulation pour les FAB). Des professionnels ont ensuite été invités à jouer leur propre rôle lors d’une session de « jeu » les mettant en situation. Le DISTRI a d’abord commandé à deux FAB-OP un tonnage de viande de poulets nourris avec des aliments utilisant des matières premières végétales 100% françaises. Les « joueurs » étaient ensuite libres d'interagir et de décider. Au cours du jeu, seules des interactions « classiques » vendeur/client, entre deux opérateurs, ont été observées et aucune contractualisation sur le long terme n’a été mise en place. Pour répondre à la demande du DISTRI, les FAB-OP ont dû employer de fortes quantités de tourteaux de colza et de tournesol, impliquant in fine pour les AGRI de modifier leur assolement. Cette mise en situation a permis aux opérateurs de mieux prendre conscience des contraintes des autres maillons et des effets, en amont et/ou en aval, de leurs propres décisions. Enfin, tous les participants se sont accordés sur la nécessité d’efforts organisationnels pour mieux considérer cette diversité de contraintes et de points de vue, dans des stratégies collectives de production de MPRP. L’approche décrite ici constitue donc un outil approprié d’animation de filières et un support pour le dialogue entre opérateurs.