Publié le 2 juil. 2024
Téléchargements
Télécharger l'article
Etude présentée aux 8èmes JRFP 2024
L'essentiel
Dans le contexte aquacole actuel, où la farine de poisson, riche en nucléotides, est utilisée en moindre proportion, l'introduction d'autres sources de nucléotides dans l'alimentation des poissons revêt un intérêt crucial. Les nucléotides jouent en effet un rôle essentiel dans de nombreux processus biologiques - croissance, immunité, …-, éléments indispensables assurant santé et bien-être des poissons d'élevage. Pour garantir durabilité et rentabilité de l'aquaculture moderne, l’apport exogène de nucléotides dans les régimes alimentaires des poissons est aujourd’hui un axe de progrès. Récemment, les teneurs en nucléotides libres de différentes matières premières, marines, terrestres ou végétales ont été revues (Sakhawat Hossainet al., 2020). Ce travail confirme la farine de poisson comme principale source (0,0074 % de nucléotides libres), devant la poudre de globules rouges (0,0053 %) et le concentré de soja (0,0039 %). Farine de krill, hydrolysats de poisson ou protéines de plasma ont des teneurs en nucléotides libres inférieures à 0,0005 %. Les formulations intégrant moins de farine de poisson, ces résultats d’analyses doivent aujourd’hui être mis en parallèle avec différents résultats d’essais démontrant les apports d’une supplémentation en nucléotides libres via Rovimax NX®. Premier focus sur l’immunité : Les cellules immunitaires ne sont pas capables de synthétiser des nucléotides et dépendent de sources exogènes pour leur multiplication. Un essai sur truite met en évidence l’augmentation de la prolifération des lymphocytesin vivo après 4 semaines de supplémentation dans l’aliment Des résultats similaires sont obtenus sur carpe, supplémentées pendant 3 semaines. Le second focus montre l’intérêt des nucléotides sur les performances de croissance et l’intégrité de la paroi intestinale : les nucléotides exogènes permettent d'économiser l'énergie associée à une synthèsede novo ; les cellules épithéliales intestinales ne sont pas capables de synthétiser des nucléotides et l'intégrité de l'intestin peut être affectée si apport limité. L’étude présentée met en évidence les gains associés à l’apport de nucléotides via Rovimax® NX en termes de poids et d’indice de consommation sur des alevins de tilapia suivis pendant 30 jours. Chez les salmonidés, l’apport en nucléotides induit une augmentation de la surface de la paroi intestinale via une augmentation de la hauteur des villosités (+ 18% à + 21,4% en fonction de la zone de l’intestin) (Burrellset al., 2001). Finalement, notre troisième focus est en lien avec les enjeux associés aux épidémies et stress environnementaux, défis quotidiens des élevages. Les nucléotides apportent une meilleure résistance aux infections bactériennes, renforçant les défenses naturelles des poissons et améliorant leur capacité à combattre les maladies, ce qui est démontré au travers de deux essais : sur bars, infectés avecVibrio anguillarum (gram -) et sur tilapias, infectés avecStreptococcus iniae (gram +). L’ensemble de ces résultats confirme l’intérêt d’un apport de nucléotides libres en supplémentation dans les formules aquacoles, particulièrement pour celles à faible pourcentage en farine de poisson.