Analyse épidémio-moléculaire et phylogénétique de l’influenza aviaire H9N2 isolé des élevages avicoles au Maroc entre 2021 et 2023

Les virus de l’influenza aviaire faiblement pathogène (IAFP) constituent une menace importante pour l'industrie avicole et la santé publique dans le monde entier, parmi eux, le sous-type H9N2. Ce dernier a fait l'objet d'une attention particulière en raison de sa forte prévalence, notamment en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique. Au Maroc, depuis son introduction en 2016, le H9N2 a aimanté le secteur avicole du royaume à cause des lourdes pertes économiques qu’il engendre ainsi que son caractère mutant et son potentiel d’infection zoonotique. Cette communication a pour objectif de décrire l’allure épidémiologique du virus de l’IAFP sous-type H9N2 sur le territoire Marocain, caractériser moléculairement et phylogénétiquement les souches circulantes du virus entre 2021 et 2023, ainsi qu’analyser les possibles mutations pouvant affecter sa virulence et sa pathogénicité sur le terrain. Grâce à des enquêtes épidémiologiques actives sur des élevages suspects, un total de 1100 échantillons comprenant des organes et des écouvillons oropharyngés provenant de 250 fermes situées dans sept régions du Maroc, connues pour leur forte densité d'élevages de volailles, ont été analysés. Au total, les séquences génétiques du gène HA de 21 souches isolées ont été séquencées à l'aide de la technique de séquençage Sanger. La RT-PCR en temps réel a montré un pourcentage de positivité globale de 35.6% (89/250). L'analyse phylogénétique du gène HA a indiqué que toutes les souches circulantes appartenaient à la lignée G1. Les nouveaux isolats détectés se sont regroupés distinctement des génotypes précédemment isolés au Maroc, en Afrique du Nord et de l'Ouest, et au Moyen-Orient. Une grande diversité génétique au niveau des nucléotides et des acides aminés a été observée parmi toutes les souches isolées dans cette étude, par rapport aux souches H9N2 isolées au Maroc depuis 2016. Des mutations nouvellement découvertes ont été détectées dans les positions 226, 227 et 193 de l'hémagglutinine, ce qui met en évidence l'évolution génétique des AIV H9N2. Ces résultats contribuent à notre compréhension de l'évolution du H9N2 dans la région et fournissent des indications précieuses pour l'élaboration de stratégies de prévention et de contrôle efficaces contre ce sous-type émergent.