Publié le 5 juil. 2022
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Etude présentée aux 7èmes Jrfp
L'essentiel
Le projet SEPURE vise à concevoir de nouvelles conduites de systèmes d’étang d’eau douce afin de redynamiser ce secteur en déclin en France (Aubin et al, 2017). L’objectif est d’explorer de nouveaux assemblages de poissons dans un contexte de production diversifiée d’organismes aquacoles d’intérêts (animaux et végétaux). Les impacts de ces conduites sur l’environnement sont évalués par Analyses du Cycle de Vie (ACV). Onze scénarios sont testés chez des professionnels situés en Dombes, en Brenne et en Lorraine, ainsi que sur une station expérimentale en Bretagne. Ces scénarios ont des objectifs différents tels que lutter contre les espèces envahissantes ou prédatrices, optimiser ou centrer la production sur certaines espèces, produire simultanément des végétaux et des animaux et enfin expérimenter de nouveaux systèmes basés sur les complémentarités entre espèces. Afin de réaliser les ACV des différents systèmes, une enquête a été menée auprès des pisciculteurs pour recenser toutes les données nécessaires aux analyses environnementales. Les calculs ont été réalisés via le logiciel Simapro® à l’aide de la méthode de caractérisation CML pour 7 catégories d’impacts (potentiel de changement climatique, potentiel d’acidification, potentiel d’eutrophisation, occupation des surfaces, demande énergétique totale, utilisation nette de production primaire et dépendance à l’eau). Les résultats obtenus sont exprimés par ha d’étang et par kg de poissons produits. Ils sont comparés à ceux de piscicultures d’étangs issues d’études précédentes : deux élevages français (Wilfart et al, 2013) et deux élevages de tilapia en Egypte (Yacout et al, 2016). Les premières analyses ont mis en évidence que les intrants (engrais, aliments, énergie) sont les plus gros contributeurs pour la majorité des impacts étudiés et que les exploitations utilisant le plus d’intrants sont celles qui ont les impacts les plus élevés par ha d’étang et par kg de poissons produits. Pour les exploitations n’utilisant pas ou peu d’intrants, les plus importants contributeurs sont les infrastructures et le transport (des exploitants et du matériel) vers l’exploitation. Comparées aux performances des piscicultures hors projet, les exploitations du projet SEPURE ont des impacts qui sont similaires voire même très inférieurs, comme par exemple pour la demande énergétique totale et les potentiels d’eutrophisation et d’acidification. A partir de ces analyses, des pistes d’amélioration sont à imaginer, comme par exemple l’utilisation d’engrais naturels ou d’un aliment contenant moins de matières premières issues de la pêche, tout en jouant sur les pratiques d’élevage afin d’identifier les scénarios les plus performants d’un point de vue environnemental.