Publié le 21 mars 2024
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Etude présentée aux 15èmes JRA-JRFG 2024
L'essentiel
Les allégations « élevés sans traitements antibiotiques » pour le poulet sont apparues en France au début des années 2010, dans un contexte réglementaire évolutif et le pilotage d’un programme national de réduction des usages par le Ministère de l’agriculture. Elles s’appuient sur différentes filières de productions qui ont mis en place des stratégies de réduction des usages d’antibiotiques. Dans ce contexte, le projet ROADMAP (Rethinking Of Antimicrobial Decision-systems in the Management of Animal Production) financé par l’Union Européenne, s’intéresse aux processus socio-économiques mais aussi techniques favorisant les transitions des filières d’élevage vers une utilisation prudente des antibiotiques. Une enquête qualitative a été réalisée auprès de deux organisations de production (OP), d’un éleveur et président d’OP, d’un couvoir et d’un distributeur, complétés par 16 entretiens d’éleveurs de quatre organisations de production différentes, produisant pour la plupart du poulet lourd sexé. Sur la base de ces entretiens, l’objectif de ce travail était de comprendre comment ces démarches privées se sont construites, dans le cas particulier de la production de poulets de chair standard/certifié, leur fonctionnement, et d’en analyser les facteurs de réussite, les atouts et limites. Bien que limitées à une partie de la production, ces démarches semblent avoir profitées à l’ensemble de la filière. En effet, un long travail de formation, et d’accompagnement technique mais aussi moral, déployé sur l’ensemble des éleveurs a été fourni pour renforcer la technicité des éleveurs. Les informations recueillies soulignent par ailleurs l’importance de la formalisation des objectifs, et de l’engagement des différents acteurs de la filière pour la réussite de ces démarches. Néanmoins le « zéro antibiotique » peut être questionné vis-à-vis des limites qu’il présente en termes de bien-être animal, ou de sa pertinence vis-à-vis de la lutte contre l’antibiorésistance. L’équilibre économique de ces filières positionnées sur un produit abordable pour le consommateur est également interrogé, la revalorisation des surcoûts de production restant limitée. Une évolution vers une approche plus systémique semble une voie à explorer, en dépassant les seuls indicateurs de soins, pour prendre en compte l’état de santé global du cheptel.
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