Publié le 5 juil. 2022
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Etude présentée aux 7èmes Jrfp
L'essentiel
Un défi bien connu. Les pisciculteurs européens doivent faire face à un marché concurrentiel où les préoccupations environnementales sont désormais au centre des choix des consommateurs. La nourriture distribuée aux poissons est au cœur du développement durable de la pisciculture. D'une part, l'alimentation est le premier poste de dépense, et peut représenter jusqu'à 70 % des coûts des producteurs (Besson et al., 2016). D'autre part, les aliments contribuent à l'exploitation des ressources halieutiques et à la dégradation de l'environnement autour des élevages, et sont le principal contributeur à l'impact environnemental global de l'aquaculture dans les Analyses de Cycle de Vie. Le développement durable de la pisciculture dépend donc de sa capacité à utiliser moins d'aliments. L'un des leviers clés pour atteindre cet objectif est d'améliorer l'indice de conversion alimentaire (IC) des poissons d'élevage grâce à la sélection génétique (de Verdal et al., 2018). L’IC représente la capacité des poissons à convertir les aliments distribués en biomasse de poissons. La question qui tue Inclure l'efficacité alimentaire comme trait dans les programmes d'élevage de poissons, représente-il un graal accessible ou un merveilleux mythe ? Nous passerons en revue les derniers résultats obtenus sur le bar européen (Besson et al., 2019, Rodde et al., 2021), la dorade royale (Besson et al., 2022), la truite arc-en-ciel et le tilapia du Nil (de Verdal et al., 2022), afin d'identifier les succès et les problèmes restants dans l'amélioration génétique de l'efficacité alimentaire, et d'identifier les orientations futures. Les stratégies actuelles Au cours des deux dernières décennies, un effort considérable a été déployé pour s'attaquer à un problème en apparence simple : comment mesurer avec précision la consommation alimentaire de chaque poisson dans un groupe ? Nous verrons comment cette question a été soit ciblée (billes de verre radio-opaques, nourrissage en condition d’isolement, marqueurs chimiques, enregistrement vidéo) soit contournée (caractères indirects corrélés, e.g. taux de croissance, tolérance au jeûne, taux métabolique, comportement) dans différents projets. La variation génétique, l'efficacité de la sélection sur pedigree et de la sélection génomique pour l'efficacité alimentaire seront comparés et discutés. Quelles futures opportunités ? Les perspectives d'amélioration de l'efficacité alimentaire avec des méthodes alternatives pour estimer l'ingéré alimentaire, y compris les stratégies d'isotopes stables ou le suivi du comportement alimentaire basé sur l'intelligence artificielle (y compris la reconnaissance des poissons et la détection des granulés), seront exposées et discutées.