Publié le 1 mars 2015

Téléchargements

Télécharger l'article

L'essentiel

Le tourteau de soja est une matière première parfaitement adaptée à l’alimentation des volailles, mais c’est aussi, en agriculture biologique, une matière première coûteuse et très largement importée. L’objectif de l’étude était d’évaluer l’impact d’aliments élaborés à partir des matières premières biologiques produites régionalement et pouvant se substituer au soja, sur les performances de production de poules pondeuses élevées en plein air, sur la qualité de leurs œufs, mais aussi sur l’environnement, l’économie et le bien-être animal. Dans cette étude, 1080 poules IsaBrown ont été réparties dans 6 loges avec parcours. Deux aliments 100 % Bio ont été comparés : un aliment témoin à base de maïs/soja (Témoin) et un aliment expérimental où sont incorporés 20 % de féverole Espresso, en remplacement d’une partie du blé, du maïs et du tourteau de soja. L’ensemble des matières premières était issu de l’Agriculture Biologique. Les résultats de notre étude montrent que les performances zootechniques diminuent lorsque les animaux consomment l’aliment Féverole. Bien que la consommation soit identique, le poids des œufs avec le régime Féverole est significativement plus léger avec 59 g par œuf contre 63 g pour le régime témoin, ce qui entraine une baisse numérique de la masse d’œuf exportée et de l’indice de consommation. Ceci est à mettre en relation avec la présence de facteurs antinutritionnels (vicine/convicine) dans la variété de féverole utilisée. Au regard du bien-être animal, quel que soit le régime alimentaire distribué, les poules étaient parfaitement emplumées et ne présentaient pas de griffures. L’analyse du cycle de vie des deux aliments a mis en évidence une réduction de 9,5 % d’émission de Gaz à Effet de Serre (GES) dans la modalité Féverole, qui est essentiellement à mettre au compte de l’incorporation de féverole cultivée localement en remplacement de soja importé. L’aliment avec féverole riche en vicine/convicine semble économiquement moins intéressant que l’aliment témoin du fait de la production d’œuf moins importante. D’autres variétés à teneur moins élevée en vicine/convicine seraient intéressantes pour une meilleure valorisation par les poules pondeuses.