Publié le 1 juil. 2009

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L'essentiel

Les aviculteurs sont exposés à des concentrations élevées de poussières organiques. En 2006, une enquête auprès des éleveurs de poules pondeuses a été réalisée en Bretagne, avec pour objectifs d’étudier les associations entre santé respiratoire et concentrations en poussières, et les déterminants de ces concentrations. Des mesures de la fonction respiratoire, de la sensibilisation aux allergènes ainsi que le remplissage d’un questionnaire santé ont été réalisés en début d’étude. Les concentrations de poussières alvéolaires (personnelles et en ambiance) ont été mesurées pendant 2 jours de travail (1 en saison chaude et 1 en saison froide).Parallèlement, les éleveurs ont rempli pendant 2 semaines (incluant les jours de mesure), un budget espace temps activités. Les données sur les caractéristiques des élevages ont été recueillies. Soixante trois aviculteurs ont été inclus (40 %de femmes) : 47,6 % travaillent dans des élevages en cages et 52,4 % dans des élevages au sol. L’âge moyen est de 45 ans. 6,3 % déclarent souffrir de bronchite chronique. Les expectorations chroniques concernent 15,2 % des éleveurs au sol et seulement 3,3% des éleveurs en cages. 7,9 % des éleveurs souffrent d'asthme, et à une exception, la première crise a eu lieu après 40 ans. 65 %des éleveurs déclarent des symptômes d’éternuements, de toux, de fièvre ou d’essoufflement pendant leur travail, qu’ils attribuent principalement aux poussières, aux produits de traitement ou de désinfection et à la paille. Les taux de poussières ambiantes dans les élevages au sol sont significativement supérieurs à ceux encage : 0,36 +/- 0,3mg/m3contre 0,12 +/- 0,1 mg/m3. Pour les taux de poussières personnelles, la différence sol-cage s’estompe, mais reste significative:0,23 +/- 0,4 mg/m3en cage et 0,30 +/- 0,3 mg/m3au sol. Une estimation par modélisation des niveaux de poussières personnelles moyens sur le long terme a permis de mettre en évidence une augmentation significative du risque de bronchite chronique, de toux chronique et d’expectoration chronique avec l'augmentation des taux de poussières personnelles. Ce travail souligne la nécessité d'envisager des actions d’information et de prévention vis-à-vis de cette population particulièrement exposée aux poussières aériennes et de poursuivre l’étude afin d'évaluer l’évolution de la santé respiratoire des éleveurs dans le temps.