Publié le 21 mars 2024

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Etude présentée aux 15èmes JRA-JRFG 2024

L'essentiel

Pour améliorer l'autonomie protéique et le bien-être des animaux, la production d'insectes pour l'alimentation animale est un levier récent et innovant. Les larves de la mouche soldat noire (Hermetia illucens) sont faciles à élever et permettent de valoriser les coproduits et les déchets alimentaires. Outre une teneur élevée en nutriments, les larves H. illucens contiennent des composés bioactifs (chitine, acide laurique, peptides antimicrobiens) valorisables pour la santé animale. La coccidiose aviaire, causée par le protozoaire Eimeria, est la principale maladie parasitaire en filière avicole. La gravité de la maladie va de la morbidité à la mortalité, et son impact économique a récemment été réévalué à plus de 13 milliards de dollars par an dans le monde. La prophylaxie repose i) sur la vaccination (onéreuse, elle est réservée à la filière œuf et aux productions longues de la filière viande) et ii) sur l’usage de molécules coccidiostatiques. L’efficacité des molécules coccidiostatiques est menacée par le développement de résistance. Face à la pression sociétale pour réduire les intrants en élevage, les extraits de larves H. illucens pourraient constituer un complément aux molécules anticoccidiennes. L'objectif de cette étude est d'évaluer les activités anticoccidiennes in vitro de plusieurs extraits de larves H. illucens : extraits protéiques et extraits lipidiques. Pour chaque type d’extrait, deux réplicas biologiques ont été produits, à 20 et 35 g équivalent de matière sèche/L. La dose maximale non cytotoxique de chaque extrait a été évaluée en cellule aviaire CLEC213. Les parasites ont été incubés 1h en présence des extraits, puis mis en contact avec les cellules pendant 2h ou 72h pour évaluer l’effet sur l’inhibition de l’invasion ou l’inhibition du développement, respectivement. Les mesures issues de 3 expériences indépendantes ont été réalisées en tripliquas, et les valeurs (moyenne ± SEM) ont été analysées par un test One-Way ANOVA. Les extraits lipidiques inhibent le développement d’Eimeria à 0,6 mg équivalent de matière sèche/L, et les extraits protéiques entre 1 et 10 mg équivalent de matière sèche/L. Des recherches complémentaires seront nécessaires pour confirmer ces résultats in vivo, évaluer de potentiels effets antinutritionnels et fractionner les extraits afin d’optimiser les activités anticoccidiennes observées.