Publié le 1 mars 2017

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L'essentiel

La réglementation sur les émissions gazeuses en élevage est très présente depuis une dizaine d’années. Ainsi, la directive européenne NEC (2001/81/CE) fixe des plafonds d’émissions d’ammoniac pour les Etats Membres sur plusieurs gaz, dont l’ammoniac. La révision du BREF Elevage (Best available techniques REFerence), document de référence de la Directive IED (2010/75/EU) impose aux éleveurs à partir de 2020, de respecter des niveaux de performances sur les émissions d’ammoniac au bâtiment (Valeur Limite d’Emission). Notre étude a pour objectif d’acquérir des facteurs d’émissions (FE) d’ammoniac représentatifs des pratiques d’élevages du Grand Ouest. La méthode simplifiée dites du « ratio des concentrations » validée par la réalisation de bilans massiques a été utilisée pour le calcul des émissions gazeuses. Les mesures ont été réalisées dans 38 élevages de volailles de chair en claustration (productions de poulets et dindes) en Bretagne sur deux périodes climatiques contrastées. Pour la production de poulet export, le FE moyen annuel est estimé à 48 mg NH3/animal/jour, à 95 mg NH3/animal/jour pour le poulet standard et à 136 mg NH3/animal/jour pour le poulet lourd. Pour la production de dinde, le FE moyen annuel est 430 mg NH3/animal/jour. Pour les productions de poulet export et dinde, les échangeurs de chaleur permettent de réduire les émissions d’ammoniac dans les bâtiments. Bien que soumis à une variabilité importante, inhérente aux mesures d’émissions en conditions terrain, les valeurs mesurées indiquent un niveau d’émission inférieur aux références bibliographiques européennes (EEA) mais sont néanmoins cohérents avec des mesures réalisées dans certains pays d’Europe du Nord. Le niveau d’émission global est plus faible dans les élevages de notre échantillon en raison d’une moindre excrétion azotée et d’un niveau de TAN (part d’azote ammoniacale dans les déjections) nettement inférieur aux valeurs de référence. Ces résultats mettent ainsi en avant les efforts réalisés par les éleveurs et la filière avicole dans le cadre de l’amélioration des pratiques (gestion de l’ambiance des bâtiments et des litières, stratégies nutritionnelles optimisées, performances zootechniques et amélioration des souches génétiques).