Publié le 1 mars 2015

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L'essentiel

La chaleur affecte la physiologie du poulet de chair et impacte négativement les performances de croissance et le bien-être animal. Les manipulations thermiques (MT) des œufs pendant l’incubation consistent à augmenter cycliquement la température de l’incubateur à 39,5°C et l’hygrométrie (HR) à 65% des jours 7 à 16 de l’embryogenèse. Ces MT améliorent la thermotolérance des poulets à long terme par rapport aux témoins incubés en continu à 37,8°C et 56% HR, sans altérer la qualité de leur viande. Notre objectif est de déterminer les effets des MT sur l’expression des gènes dans le muscle, ce dernier étant fortement générateur de chaleur. Pour ce faire, des poulets de chair issus ou non de MT sont élevés dans des conditions classiques d’élevage jusqu’à 34 jours, puis soumis à un coup de chaleur de 5h à 32°C, ou maintenus à 21°C. Nos résultats suggèrent que les poulets MT présentent une moindre stimulation de leur métabolisme énergétique. Par qPCR nous montrons ainsi que l’expression du facteur de transcription PGC-1α, régulateur majeur de l’activité mitochondriale, est diminuée chez les MT par rapport aux témoins à 21°C. Par ailleurs, l’acclimatation embryonnaire semble limiter les effets du coup de chaleur en finition sur l’expression d’enzymes impliquées dans la β-oxydation des acides gras et la chaîne respiratoire mitochondriale. L’acclimatation embryonnaire amplifie considérablement la réponse ultérieure au coup de chaleur, ce qui se traduit par un nombre de gènes différentiellement exprimés 6 fois plus important chez les MT que chez les témoins dans l’analyse du transcriptome musculaire. Les gènes différentiels issus de la comparaison des poulets MT soumis au chaud et des poulets MT maintenus à 21°C sont impliqués dans la régulation du métabolisme, la vascularisation, la réponse au stress et les mécanismes épigénétiques. Ces modifications pourraient expliquer la meilleure capacité d’adaptation des poulets MT à la chaleur.