Publié le 1 déc. 2016

Téléchargements

Télécharger l'article
Des matières premières locales pour une alimentation 100 % biologique en poulet : un défi à relever !

L'essentiel

Le passage à une alimentation 100 % biologique pour 2018 suscite de nombreuses interrogations au sein des filières avicoles et fabricants d’aliments biologiques. La formulation d’un aliment 100 % biologique sans recours aux concentrés protéiques conventionnels actuellement autorisés à hauteur de 5 % pose divers problèmes : leur substitution par des matières premières (MPs) biologiques risque à court terme d’augmenter la dépendance protéique des filières animales biologiques aux importations (essentiellement de tourteau de soja), et de générer des incertitudes techniques et économiques.

Des projets de recherche (français et européens) se sont intéressés à cette thématique : cette synthèse en présente les principaux résultats.

Une importante variabilité des valeurs nutritionnelles des matières premières biologiques, tourteaux d’oléagineux en particulier, a été mise en évidence dans des mesures de digestibilité, en lien notamment avec les procédés technologiques utilisés. Une meilleure connaissance de la valeur nutritionnelle des MPs biologiques est un élément clef de réussite du passage à une alimentation 100% biologique.

En terme de formulation, des MPs de substitution sont prometteuses mais se heurtent à des manques de disponibilité (gluten de maïs bio ; tourteau de soja français tracé ; tourteau de sésame, etc…), à des prix prohibitifs (ortie, co-produits  issus de la transformation de graines de chanvre, spiruline, etc….) et/ou à des verrous réglementaires (farines de poisson, larves d’insectes). Pour ces raisons, le passage à une alimentation 100 % biologique augmentera à court terme le recours au tourteau de soja (et les importations). Des surcoûts sont constatés dans les essais en lien avec un prix plus élevé de l’aliment et d’éventuelles augmentations d’Indices de Consommation (IC). Des stratégies de formulation à plus faible niveau de protéines en finition peuvent permettre de les limiter. Améliorer la qualité et la disponibilité des matières premières locales, et mieux valoriser le parcours comme source de nutriments sont des pistes intéressantes, mais sur lesquelles des recherches complémentaires sont nécessaires.

Partenaires

INRAe - Institut National de la Recherche Agronomique CRA PDL ITAVI ITAB IBB

Financé par

CORE ORGANIC